La région de Santiago du Chili
Après le passage du tunnel de Los Libertadores, nous sommes déjà au Chili lorsque nous arrivons à un poste frontière ultra moderne situé à l’intérieur d’un immense hangar. Les administrations argentines et chiliennes sont regroupées au même endroit et ça facilite bien les choses. Mais il y a pas mal de monde et il nous faut quand même un peu plus d’une heure pour effectuer les formalités.
Du côté chilien, la route est surnommée Los Caracoles (les escargots) en référence aux nombreux virages en épingle permettant aux véhicules de circuler malgré la pente importante. Après une cinquantaine de kilomètres de descente, nous faisons étape dans un chouette endroit en bordure de rivière. C’est une vieille bâtisse transformée en B&B, avec un beau jardin, une dizaine de chiens et de chats, ainsi qu’un très bon restaurant.
Une jolie route serpentant dans les collines du nord de Santiago nous mène jusqu’à la région côtière, et nous passons soudainement de 30 à 18 degrés lorsque nous atteignons les rives du Pacifique Sud. Nous restons deux jours dans la petite station balnéaire de Maitencillo, à profiter du climat océanique en faisant de belles balades sur la plage sauvage. Par contre pas possible de se baigner car l’eau est vraiment glaciale.
On se déplace ensuite d’une cinquantaine de kilomètres vers le Sud, afin de continuer à explorer un peu cette côte Pacifique. Le paysage propose encore de rares endroits bruts et sauvages, mais ce sont plutôt les constructions de cités balnéaires qui prédominent. Nous faisons étape dans l’une d’elles, à Reñaca, tout près des Dunas de Concón. Ce champ de dunes est situé sur une terrasse marine à plus de 30 mètres au-dessus du niveau de la mer. Au fil de plusieurs millénaires, le sable provenant des montagnes a été transporté ici par les cours d’eau, et les dunes ont été sculptées par les vents qui prédominent dans cette région.
Sinon on se trouve un bon restaurant italien où l’on déguste des pâtes et une pizza, avant de se faire plaisir avec une excellente glace artisanale, elle aussi italienne…
On quitte la côte pour passer quelques jours à Santiago, la capitale du Chili. Nous profitons de cette grande ville au flair européen pour effectuer quelques ajustements techniques avant de partir pour le grand Sud:
service des 80‘000 kilomètres, nouvelles valises latérales et train de pneus neufs pour la Salamandre
achat d’un jeu de plaquettes de freins avants, que je remplacerai dans environ 5‘000 kilomètres, probablement à Ushuaia
coiffeur et ostéopathe pour Beate
achats d’une télécommande pour la Insta360
corvée lessive
tri dans les bagages afin d’éliminer le superflu
Avec plus de 5 millions d’habitants, Santiago est la plus grande ville du Chili. Elle est établie dans une vallée entourée par les sommets enneigés des Andes et par la cordillère de la Costa. La Plaza de Armas est le cœur majestueux du vieux centre colonial de la ville. C’est dans ce quartier que l’on trouve le palais présidentiel appelé La Moneda, la majestueuse cathédrale, le musée historique de Santiago et les tribunaux de justice. Il y a également plusieurs jolies rues piétonnes où il fait bon se balader tout en admirant les nombreux édifices et autres places et parcs, tous très bien entretenus. On fait également un passage dans l’immense centre commercial de Costanera, histoire de d’acheter des trucs dont on n’a pas vraiment besoin, mais il paraît que ça fait du bien !
Nous voulions aussi monter au sommet de la tour Costanera qui est la plus haute d‘Amérique Latine, afin d’admirer la vue sur la ville et les alentours. Mais le ciel n’est pas des plus dégagé, et on décide de repousser cette visite à l’année prochaine. Sinon nous visitons le Mercado Central, qui est spécialisé dans le poisson et les fruits de mer. En plus des traditionnels étalages, il y a plein de petits restaurants où l’on peut déguster les produits du marché. On se pose dans l’un d‘eux afin de manger un plateau de fruits de mer arrosé d’un Sauvignon blanc bien frais. Bon mais sans plus…
On refait environ 130 kilomètres en direction de l’océan afin d’aller passer deux jours à Valparaiso. Cette ville portuaire est connue pour ses funiculaires à fort dénivelé et ses maisons colorées qui se dressent sur les multiples collines qui entourent la baie.
Divisée en deux parties, la ville comprend une zone plate et une zone vallonnée composée par ces fameuses collines appelées les cerros. Chaque cerro a une atmosphère et une architecture qui lui sont propres. Les cerros les plus connus sont le Cerro Concepcion, le Cerro Miraflores et le Cerro Alegre. Entre rues pentues, maisons colorées, jolies boutiques et petits cafés, on a le sentiment d’évoluer dans un décor de carte postale. Valparaiso est également célèbre pour son street art que l’on retrouve un peu partout et à chaque coin de rue. C’est une cité surprenante, animée et charmante, alternative, bohème et cosmopolite, qui mérite définitivement le détour. En tous les cas nous on a beaucoup aimé…
Après la visite de Valparaiso nous reprenons notre progression vers le Sud en longeant la côte pacifique. C’est une jolie route sinueuse qui alterne entre des portions côtières et des portions un peu plus à l’intérieur des terres. Le long de l’océan on est dans un climat venteux avec des effluves iodées qui picotent nos narines. Et lorsque l’on roule dans les terres on se croirait presque en Provence, avec des forêts de conifères et d’eucalyptus qui parfument l’air ambiant de notes boisées et épicées… C’est dans une de ces forêts que mon regard est attiré par quelque chose qui se déplace sur le bitume, et nous avons la chance de voir une magnifique Mygale rose du Chili qui se promène au milieu de la route.
Cette région est joliment surnommée le “Litoral de Los Poetas, en référence au poète chilien Pablo Neruda qui est né et a vécu dans la ville côtière d’El Quisco. Sinon, étape du jour sans intérêt particulier sur les hauts de la station balnéaire et portuaire de San Antonio.
Après la route des poètes, nous empruntons la route des fruits (Ruta de las Frutas). Nous sommes dans une zone apparemment très fertile et les cultures arboricoles, maraîchères et viticoles se succèdent à perte de vue. Avocatiers, fraisiers, oliviers, cerisiers, pèchers, orangers et citronniers sont un éventail des arbres fruitiers que l’on a pu reconnaître. Sans oublier les vignobles qui deviennent de plus en plus nombreux à mesure que nous nous rapprochons de la région viticole de Cachaopal. Dans le jardin de notre hôtel se trouve une très vieille pergola dont le cep est immense. La circonférence á sa base fait plus d’un mètre, et je n’en avais jamais vu d’aussi gros.
Sur les conseils et invitation de nos amis Frank et Sabine, nous allons visiter l’un des domaines viticole du groupe Vina San Pedro. Fondé en 1865 par les frères Correa, San Pedro est l'une des caves viticoles les plus importantes du Chili et l'un des exportateurs les plus renommés, avec une présence dans plus de 80 pays à travers le monde. En 2002, une cave spécialisée dans les vins de collection a été fondée. Elle est située dans la vallée de Cachapoal, au pied de la cordillère des Andes, et c’est là que sont produits les meilleurs vins rouge du groupe. Nous avons eu droit à une visite privée de cette exploitation, ponctuée par la dégustation des trois vins rouges produits sur le domaine. Trois vins d’exception qui sont les icônes du groupe, et dont les prix de vente vont de 30 dollars la bouteille pour le plus abordable à 140 dollars pour le plus cher.
Encore merci à Frank et Sabine pour l’organisation de cette très belle visite qui ponctue à merveille notre séjour dans la région et les alentours de Santiago.